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vendredi 23 octobre 2009

Umberto Eco et Bruno Racine sur la lecture à haute voix

Bruno Racine et Umberto Eco: "Le livre ne mourra pas"
L'EXPRESS : Par Marianne Payot, publié le 22/10/2009 10:38 - mis à jour le 22/10/2009 15:53

Umberto Eco et Bruno Racine, président de la Bibliothèque nationale de France
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Quels sont les autres enjeux majeurs ?
B. R. : En matière d'éducation : la lecture lente. La logique de la lecture - fastidieuse - sur écran est le zapping, l'accès direct et rapide. Cela ouvre des possibilités considérables, au détriment, parfois, de l'appropriation lente d'un texte dans son intégralité. Le livre classique est à cet égard irremplaçable. Cet apprentissage de la lecture pourrait faire contrepoids aux possibilités infinies, mais fragmentaires du numérique.
U. E. : Il faudrait peut-être revenir à la lecture à haute voix. Selon saint Augustin, saint Ambroise a été le premier homme à lire sans bouger les lèvres. Avant le ive siècle, les gens lisaient à haute voix, car il n'y avait pas de ponctuation. L'une des conquêtes de la civilisation de demain sera peut-être de ressusciter la lecture à voix haute.
B. R. : Je suis cent fois d'accord. Et si je puis me permettre un peu de publicité, l'exposition-manifeste d'Alain Fleischer, dans l'ancienne salle de lecture de la Bibliothèque nationale, sera constituée de lectures à haute voix (1). La lecture engage tout le corps, elle engage autrui. Voilà une dimension que l'éducation française, trop abstraite, trop cérébrale, a abandonnée.

U. E. : Il y a une analogie entre l'Italie et la France. Quand j'ai vu en Allemagne, il y a vingt ans, des gens payer 5 marks pour m'entendre lire en italien, je me suis dit : "Ils sont fous." En Italie, il fallait les payer pour venir. Je me souviens encore de ce stupide critique italien - pléonasme - qui disait que les poètes étaient incapables de lire leurs poèmes.
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1) Choses lues, choses vues, du 23 octobre 2009 au 31 janvier 2010, à la Bibliothèque nationale de France, site Richelieu (Paris IIe). LeBruno